I am told that the previous post on the resignation of the ANR evaluation committee for mathematics and computer science was widely shared on Facebook, notably by researchers in the social sciences.  Today the Société Mathématique de France published a joint statement signed by the presidents of four professional organizations, as well as the text of a motion in support of the resignation, voted by the SMF at their national meeting last week.

The joint statement is reproduced below (in French).

Déclaration des sociétés savantes françaises de mathématiques et d’informatique

Société Française de Statistique (SFdS),

Société de Mathématiques Appliquées et Industrielles (SMAI),

Société Mathématique de France (SMF),

Société Informatique de France (SIF).

Mise  en  garde  sur  l’inadéquation  du  modèle  de  sélection  de  l’ANR  pour  les mathématiques et l’informatique.

Les sociétés savantes de mathématiques, statistique et informatique (SFdS, SMAI, SMF, SIF) alertent  les  pouvoirs  publics,  l’Agence  Nationale de  la  Recherche  (ANR)  et  la  communauté scientifique  sur  la  démobilisation  massive  des  mathématiciens  et  informaticiens  constaté  ces dernières années dans les appels à projets de l’ANR.

Cette démobilisation  apparaît comme une conséquence  du choix de l’ANR de ne pas tenir  compte  des  spécificités  disciplinaires  et  de  ne  pas  impulser  une  dynamique  qui soit réellement au service du développement de la science et de l’innovation en France.

Les  mathématiques,  les  statistiques  et  l’informatique  sont  fortement  moteurs  et  vont l’être  de  plus  en  plus  de  façon  directe,  transversale  et  interdisciplinaire  dans  tous  les changements  en  cours  concernant  le  développement  technologique,  les  enjeux  du numérique  et  la  capacité  d’innovation  en  France  et  à  l’international.  Pourtant,  le conseil  de  prospective  de  l’ANR  n’intègre  aucun  mathématicien  ni  informaticien  en son sein.

Le  Comité  d’Evaluation  Scientifique  de  l’ANR  en  mathématiques  et  informatique (CES 40) a  constaté  une  forte  baisse  du  nombre  de  projets  soumis  en  2016, conséquence immédiate d’une perte de la motivation des  collègues face au très faible  taux  d’acceptation  des  années  précédentes.  Il  souligne    également  la difficulté  de  mobiliser  les  collègues  pour  expertiser  des  projets  trop  souvent rejetés.

Or le nombre de projets soutenus est calculé par l’ANR proportionnellement au nombre de projets soumis. Cette année, nos deux disciplines auront donc encore moins  de  projets  acceptés,  amorçant  un cercle  vicieux  qui  met  en  danger  la vitalité de nos communautés.

En outre, les modalités d’élaboration du taux d’acceptation de l’ANR ne sont pas discutées  de  façon  ouverte  ni  diffusées  à  la  communauté  scientifique  (toutes disciplines  confondues).  Ce  taux est  déterminé  par  l’ANR,  de  façon  opaque  et  sans   aucune   concertation   avec   les   comités   après   leur   travail   d’évaluation scientifique. Il est fixé pour chaque défi, sans aucune considération disciplinaire qui permettrait  de  dégager  une  vision  pour  le  développement  de  la  science  et leur impact économique et sociétal. Les comités doivent aujourd’hui travailler en «aveugle», sans aucune information sur la politique de répartition des moyens, et sans prise en compte des critères scientifiques pour le classement final.

Les quatre sociétés savantes signataires  demandent donc que les comités scientifiques soient pleinement associés aux modalités d’élaboration des taux d’acceptation, qu’une enveloppe budgétaire soit décidée en amont du travail des comités et que le conseil de prospective de l’ANR soit plus représentatif pour les mathématiques et l’informatique. Porteuses  des  attentes  de  leur  communauté,  elles  souhaitent  rencontrer  le  ministère dans les plus brefs délais.

GÉRARD    BIAU,    Président    de    la    SFdS,

FATIHA    ALABAU,    Présidente    de    la    SMAI,

MARC    PEIGNE,    Président    de    la    SMF,

JEAN-­MARC    PETIT,    Président    de    la    SIF.